Collobert, Danielle (Rostrenen, 23 juillet 1940 – Paris, 23 juillet 1978).
Née à Rostrenen, au centre de la Bretagne dans une famille de résistants. 1945 : installation à Paris. Danielle Collobert commence à écrire en juin 1956. Elle entreprend des études de géographie à la Sorbonne, mais abandonne très vite cette voie, de même qu’elle renonce à l’École normale où elle venait d’être reçue. En 1961, elle travaille à la galerie Hautefeuille et écrit Totem, ainsi que plusieurs textes de Meurtre. En avril, elle publie Chant des guerres chez Pierre-Jean Oswald (réédité par Calligrammes en 1999, avec des dessins de François Dilasser). La même année, elle s’engage dans un réseau de soutien au FLN et quitte la France en 1963 pour se réfugier en Italie. En 1968, elle est en Tchécoslovaquie lors de l’invasion des chars soviétiques. Elle voyage dans le monde : Espagne, Indonésie, Mexique, New-York, Crète… Le 23 juillet 1978, à trente-huit ans, elle se donne la mort. L’ensemble de son œuvre — poèmes, journaux, pièces radiophoniques — a été rassemblé par Françoise Morvan (P.O.L, 2004-2005). Des textes à vifs, issus d’un profond mal de vivre, mais fondés sur la conscience d’avoir trouvé un style d’écriture, caractérisé par l’utilisation récurrente du tiret. Dans un article sur le peintre Jean-Michel Atlan, elle reprend son propos « Atlan écrivait : c’est le rythme qui insuffle à la danse ce quelque chose de sacré qui anime aussi la peinture… Le peintre, comme le danseur, doit capturer les rythmes essentiels, respirer avec eux… » Le volume II de ses Œuvres intègre un texte passionnant, écrit par son ami Uccio Esposito-Torrigiani juste après sa mort : « Elle y était en plein, dans l’essentiel. C’était, en la voyant vivre, une évidence impérieuse. »