Le problème avec Xavier Grall c’est qu’un mot, une phrase peuvent vous rester dans la tête bien plus longtemps qu’une journée. Et vous suivre comme une ombre, un vieux gimmick, toute une vie. « Ne vivent haut que ceux qui rêvent… », c’est un mantra. On attend une suite, chacun d’entre nous peut s’y essayer. Où alors replonger dans « Rires et pleurs de l’Aven » pour la découvrir. En ce week-end, on célèbre (le mot est indécent), les quarante ans de la disparition du poète, journaliste, écrivain. Ce dimanche 12 décembre à 17h, l’église de Nizon à Pont-Aven va résonner de musique classique et de lectures de ses textes. Que dire de plus sur Grall ? Aujourd’hui son œuvre est encore vivante, il faut la lire, la redécouvrir, plonger dans l’Inconnu me dévore, le Barde imaginé ou Solo. Justement, les éditions Calligrammes dont le nom est étroitement attaché à celui de Grall, ont eu la bonne idée de jouer collectif autour du soliste. Chacun y va de sa partition pour un vibrant hommage. Il y a ceux qui ont connu l’homme, son œuvre comme Marc Pennec, Pierre Tanguy, Yvon Le Men. Et il y a ceux qui l’ont découvert sur le tard. Les femmes ont la part belle et renouvelle une poésie de haute volée à l’instar de Laure Morali, Sophie G. Lucas et Katia Bouchoueva.
Et puis il y a la contribution touchante de Joseph Ponthus qui avait secouer du monde avec son ouvrage À la ligne, où il racontait son expérience d’ouvrier intérimaire dans les abattoirs et conserveries. Il a joué le jeu, lu, relu Solo qui « l’a bouleversé de justesse et de beauté ». Joseph Ponthus écrit : « Solo, non. Nous ne sommes pas seuls, Xavier, je ne suis pas seul ». Ponthus a rejoint Grall au paradis des poètes peu de temps après.