Beaux livres. Notre sélection de cadeaux : 27 auteurs rendent hommage à Xavier Grall
À quelques jours des fêtes de Noël, voilà un ouvrage qui ferait un beau cadeau à tous les amoureux de la poésie et des poètes : « Ne vivent haut que ceux qui rêvent », un hommage à Xavier Grall, signé par vingt-sept auteurs. Xavier Grall nous a quittés le 11 décembre 1981, à 51 ans. Pour honorer le quarantième anniversaire de sa disparition, les éditons rennaises Calligrammes viennent de publier une sélection de textes, avec ce goût du graphisme et de la mise en page qu’on leur connaît. Un goût, hélas, en voie d’extinction… Le recueil est illustré d’un très beau portrait de Xavier Grall, exécuté à l’encre noire par Pascale Guillou, et par d’émouvantes photos du talentueux Gabriel Quéré. Décédé en 2015, Quéré, ami proche de Grall, l’accompagna dans les dernières années de sa vie.
Le poète et l’homme
Écrire sur l’oeuvre poétique de Grall est un exercice difficile, qui oblige, me semble-t-il, à écrire avec ses tripes. Les auteurs l’ont parfaitement compris et relèvent avec brio, le défi. Je ne sais si beaucoup d’entre eux ont eu l’occasion de rencontrer Xavier Grall, mais je sais, en revanche, que leurs textes, d’une tonalité très variée, d’une vibrante authenticité, sont au diapason de cette violence intérieure qui habitait, qui brûlait Xavier Grall tel que je l’ai connu et aimé. Tout chez lui balançait entre la douleur et l’émerveillement, entre la joie secrète et le désenchantement. « De tout mon coeur déchiré », concluait-il souvent ses lettres. Mais il ne céda jamais aux chants funèbres du déclin, de la décadence. Sa plume le portait et il a toujours, sans concession aucune, célébré sa foi de chrétien, son humanisme, sa Bretagne, sa fratrie. Cet hommage collectif à Xavier Grall a, précisément, réussi à rendre, dans toute sa complexité, et le poète, et l’homme. Je me suis gardé de citer certains des auteurs. D’abord, parce que je ne pouvais les nommer tous ; ensuite, parce que je laisse, à vous chers lecteurs, le soin de les apprécier à l’aune de vos sensibilités. En tout cas, vous ne manquerez pas, j’en suis sûr, de partager le plaisir que j’ai eu à lire ce recueil traversé, de bout en bout, par la force de l’amitié.